Louis Favreau, partie 1
Cliquez sur les images pour visionner les parties
Rejeton d’une famille peu fortunée et élevé dans des quartiers ouvriers, rien ne semblait destiner Louis Favreau aux études qui allaient faire de lui un professeur émérite de l'Université du Québec en Outaouais (UQO), cela après avoir été organisateur communautaire, formateur populaire, initiateur d'outils de solidarité destinés aux moins bien nantis de la société montréalaise, ainsi qu'à celle de pays latino-américains et africains.
Après ses études primaires, il entreprend ses études classiques au Collège de l’Assomption. Dirigés par des communautés religieuses, les collèges classiques se voulaient surtout des incubateurs de vocations sacerdotales et de professions libérales. Réfractaire à la morale étroite et doctrinaire ambiante, Louis est plutôt influencé par la JEC (Jeunesse étudiante catholique) qui, par sa promotion de l’action collective, lui ouvre l’horizon de l’engagement social.
C’est donc tout naturellement, qu’au sortir du collège, il va vivre en milieu populaire et s’engage dans l’action communautaire. D’abord au sein du Chantier puis du Conseil des oeuvres de Montréal. Avec ses anciens collègues de collège Jean-Marc Gareau et Pierre Lagrenade, il devient animateur social au sein de l’équipe dirigée par Michel Blondin.
Suivant l’échec du Front d’action politique (FRAP), parti politique municipal d’opposition au maire Drapeau en 1970 et dans lequel il est très actif, Louis Favreau devient le premier coordonnateur du Centre de formation populaire (CFP). Dans le cadre de son travail au CFP, il visite le Chili d’Allende puis séjournera dans plusieurs pays d’Amérique latine. Bref, il accumule une vaste et riche expérience qu'il mettra à profit lorsqu’il deviendra professeur et chercheur à l'UQO.
Est-ce que ce fut là l'atteinte plus que confortable d'un objectif ? Absolument pas. Ce fut une consécration de moyens pour aller encore plus loin. Ferrisson en a pour preuve ce Fonds Solidarité Sud que Louis Favreau a fondé avec Lucie Fréchette en 2010 et sur lequel nous allons revenir sous peu dans notre série Vision essentielle.
André Leclerc, intervieweur
Les ML à la CSN
André Laurin
Anciens québécois devenus réfugiés chiliens
Rien comme le basket ! - Photo : Archives privées L. Favreau
À Genève, au BIT, en 2009 - Photo : Archives privées L. Favreau
Louis et sa conjointe, Lucie Fréchette - Photo : Archives privées L. Favreau
Illustration de Ferrisson créée par IA
À temps pour la marche historique du 1er mai 1972 à Santiago au Chili - Photo : Archives privées L. Favreau
Au Sénégal en 2011 - Photo : Archives privées L. Favreau
Au Sénégal en 2002 - Photo : Archives privées L. Favreau
À Gatineau en 2024 - Photo : Archives privées L. Favreau
À Victoriaville en 1986 - Photo : Archives privées L. Favreau
Louis et sa conjointe, Lucie Fréchette - Photo : Archives privées L. Favreau
Louis Favreau : Animateur social chevronné et militant pour la solidarité avec les pays du sud
(Texte de narration dans la vidéo)
Issu de la culture ouvrière, Louis Favreau a compris très jeune l’importance du partage de la connaissance. À peine sorti du collège, il arpente les milieux de l’animation sociale, de la formation populaire et des réseaux communautaires. Cela débouche plus tard sur l’adhésion à la voie alternative de l’économie coopérative, sociale et solidaire.
Avant de devenir sociologue, il va vivre dans un quartier populaire de Montréal, Saint-Henri, là où ont pris naissance les premiers comités de citoyens. Il va ensuite s’impliquer dans Hochelaga-Maisonneuve en tant qu’organisateur communautaire, au FRAP, comme militant opposé au maire Drapeau, puis au Conseil central de la CSN comme délégué et formateur. En 1971, il est cofondateur du Centre de formation populaire (CFP), lequel devient un carrefour de formation et de réflexion politico-économique destiné aux groupes populaires.
Mais sa militance évolue. Ayant séjourné au Chili d’Allende en 1972, Louis Favreau collabore à son retour à la création de Solidarité Québec-Amérique latine, le SQAL, où il oeuvre pendant 4 ans, incluant une tournée d’un an en Amérique latine. Puis, de retour au CFP de 1978 à 1986, il devient professeur et chercheur à l’UQO où il enseigne l’organisation communautaire et mène des recherches en économie coopérative, sociale et solidaire.
Retraité en 2010, il en profite pour lancer, avec sa conjointe Lucie Fréchette, le Fonds Solidarité Sud, OBNL qui fête cette année ses 15 ans.
Un parcours atypique, aussi socialement utile que remarquable !